mercredi 8 mai 2019

Mon Ulysse

Dans son berceau de brume
L'homme aux mille tours
Rêve de Pénélope
Tandis que son vaisseau court sur l'écume de la mer infinie
L'éclat du parfum de sa bien-aimée l'éveille au jour déjà haut
Sur le bleu étourdissant
De la Mer Égée
M"emmèneras-tu mon doux marin
Vers les antiques rivages qui ont sculpté ton âme de poète?
Je brûle que tu te saisisses enfin de mon cœur
Il t'est offert
Mais tu regardes
Ailleurs, dans les replis de ton esprit où sont tapis
Tous les empêchements de Gaïa
Et aussi tous ses sortilèges
Vois mes yeux, qui déjà, te dévorent pour ta joie
Celle à laquelle tu renonces à chaque souffle
Pour fuir vers le couchant
Vers les terribles colonnes d'Hercule
Elles te broieront bien avant que je ne t'aurai mangé
Mon joli poète
















Ne te perds pas sur les roches acérées de Gibraltar
Ma tristesse noierait le monde pour le plus grand malheur des hommes
Jamais alors n’apparaîtrait la gloire d'Homère
Et toi mon Ulysse que deviendrais-tu?
Alors me reviens vite mon ange, mon tendre époux
Bâtir les arcanes de demain
Le temple d’aujourd’hui
Car sous ses piles de marbre
Nous célébrerons l'amour de nos corps enfiévrés.

De son berceau de brume, l'homme aux mille tours
S'éveille au bleu roi du ciel si haut là-haut
Et se souvient d'un rêve si beau,
D'un insaisissable et familier parfum
A poursuivre, à enfin un jour capturer, peut-être.
Pauvre Ulysse.

Garitt Kerarmoor